J’ai déjà parlé du Sultanat Bahmanide en évoquant deux de ses anciennes capitales : Gulbarga et Bidar, mais la vraie merveille du Deccan, c’est Bijapur qui prit son indépendance en 1489, sous la houlette d’Adil Shah 1er.
Le bâtiment phare de cette ville est le Gol Gumbaz, tombeau dattant du XVIIè siècle et construit pour l’un des sultan. Immense et pourtant majestueux, on pourrait le concevoir comme un Taj Mahal de l’Inde du Sud.
Au dessus d’un immense cube en pierre se dresse la deuxième plus grande coupole du monde, derrière celle de Saint-Pierre de Rome. Le bâtiment est flanqué de quatre tours de sept étages par lesquels on monte à la galerie des soupir, tout près du dôme. En plus d’offrir un point de vue sur la ville, cette galerie permet d’observée la jolie mosquée qui fait face au bâtiment.
Selon l’un des gardiens, qui ne parlait qu’un peu d’anglais, ce qui fait la splendeur des lieux, ce sont les influences réciproques de l’art hindou et de l’art musulman. On peut d’ailleurs découvrir un petit musée, dans l’enceinte du Gol Gumbaz, qui recèle à la fois des vestige muslmans, des statues Jaïns et des statues Hindoues.. La religions Jaïn s’est développée vers le VIè siècle avant notre ère, en Inde, et se caractérise par le grand respect vis à vis de toutes les formes de vie ou d’existence. Avec 4 millions de fidèle, elle est la dixième plus
importante religion au monde.
Après le Gol Gumbaz, j’ai fais un petit tour à la mosquée principale de la ville, la Jama Masjid. La ville est plus connue que celles visitées samedi, mais pourtant les touristes ne sont pas trop nombreux, en particulier dans cette mosquée, complètement déserte à l’exception d’une homme pour garder les chaussures.
Au delà de la traditionnelle coure bordée de piliers blancs, ce que je retiens de la mosquée c’est la niche en bois peint qui trône au centre de la salle de prière.
En continuant mon parcours dans la ville, je suis tombé sur de nombreux autres monuments datant des Adil Shah, et je ne peux donc tous les décrire. C’est d’ailleurs ce qui fait le charme de cette grosse bourgade : au milieu des rues crasseuses, où les cochons trottinent tranquillement, on trouve au hasard de ses déambulation une mosquée, une vieille bâtisse, un morceau de palais…
La ville comporte d’ailleurs de très beaux restes d’une citadelle aujourd’hui pratiquement détruite. En particulier, trois arches se dressent, taillées dans une pierre de couleur claire, tout à fait inhabituelle pour les lieux.
En continuant vers l’est, on trouve toujours plus de monument surmonté d’un bulbe caractéristique de l’architecture musulmane. La plupart de ces bulbes couvrent des tombeaux ou des sanctuaires.
La deuxième merveille de la ville , c’est l’Ibrahim Rauza, un mausolée datant du début de XVIIè auquel fait face un oratoire. Bien qu’une partie des décoration ait été perdu avec le temps, le bâtiment reste inhabituellement ouvragé pour un édifice musulman. On trouve encore quelques traces des peintures qui recouvraient les murs, et les calligraphies taillées à même la pierre qui ornent les fenêtres.
Je suis resté longtemps à l’ombre de l’oratoire pour me ressourcer dans ce lieu paisible. Il faut dire les deux journées de voyage ont été un peu pénibles car ces villes sont peu fréquentées par les étrangers, surtout en cette saison, et que j’étais donc très très sollicité par la population locale et par les touristes indiens. Ce qui est certes sympathique pendant un temps, mais qui porte sur les nerfs à la longue. Heureusement, pour contrebalancer, les enfants émerveillés par les photos me font toujours sourire, et puis par deux fois dans le week-end des touristes m’ont pris en voiture pour m’éviter trop de marche en plein cagnard.
Bref, vous l’aurez compris, j’ai été ravis de ma visite à Bijapur, et je pense que cette ville est une étape essentielle d’un voyage au Karnataka !
[…] Bijapur *** (une grosse demi-journée) Le Gol Gumbaz […]
[…] Je continue dans la cuisine sans lait et sans gluten de l’Inde du sud avec cette recette du nord du Karnataka (vous vous souvenez peut-être de ma visite de Gulbarga et de Bijapur). […]