Joyaux du Véda, les Upanishads sont connues en Occident depuis le dix-huitième siècle. Mais peu d’entre elles sont accessibles au lecteur français : une quarantaine à peine, sur quelque deux cent cinquante. Le présent volume aide à compléter ce déficit. Un essai, qui occupe la première partie du livre, présente les Upanishads et illustre, par de longs extraits des plus importantes d’entre elles, les concepts clés du Véda. La traduction in extenso est ensuite donnée de sept Upanishads choisies comme représentatives des grands courants de l’hindouisme : Védanta, Yoga, Tantrisme, etc. Ce sont la Garuda Upanishad, la Bahvrichâ Upanishad, la Vasudéva Upanishad, la Kali-Samtarana Upanishad, l’Advaya-Târaka Upanishad, la Parama-Hamsa Upanishad, et enfin l’Ishâ Upanishad, la plus célèbre de toutes les Upanishads védantiques.

Ce livre est très intéressant et permet d’avancer beaucoup dans la compréhension de la religion Hindoue. Les textes qui y sont traduits sont d’intérêt très variable (certains sont de simples litanies à répéter, afin par exemple de de guérir le poison, d’autres semblent bien plus profond).

Quoiqu’il est soit les notes de Jean Varenne éclairent vivement les notions de brahman et d’atmân ainsi que plusieurs autres concepts hindous. Il nous gratifie également d’un petit rappel sur l’organisation des textes sacrés en Inde, nous permettant ainsi de resituer plus clairement ce que sont les Upanishads (commentaires didactiques du Véda).

Pour autant, je ne recommande pas de lire ce livre « juste pour le plaisir », c’est tout de même un bouquin assez complexe et probablement écrit principalement à destinations des francophones étudiant la religion hindoue.

Les rivières, mon cher Shvétakétu, coulent : celles d’Orient vers l’est, celles d’Occident vers l’ouest. Sorties de l’Océan elle retournent à l’Océan. Elles deviennent l’Océan lui même. Mais de même que, devenues l’Océan, elles sont incapables de se souvenir d’avoir été telle ou telle rivière, de même, mon cher, toutes les créatures ici bas, bien qu’elles sortent de l’Être, ignorent qu’elles sortent de l’Être.

(Chandogya Upanishad)

Comprends bien cela, mon cher : lorsque la vie quitte quelqu’un, il meurt, mais la vie, elle, ne meurt pas qui est identique à l’essence subtile.
L’univers tout entier s’identifie à cette essence subtile, qui n’est autre que l’Âme ! Et toi aussi tu es Cela !

(Chandogya Upanishad)

Cet univers tout entier s’identifie à la Vérité, laquelle n’est autre que l’Âme ! Et toi aussi tu es Cela !

(Chandogya Upanishad)

Oui, cette Âme est le Seigneur de tous les êtres, le souverain de tous les êtres,
De même que les rayons d’une roue de char sont tous fixés à la fois à la jante et au moyeu, de même les êtres, les dieux, les mondes, les souffles, les âmes, sont tous fixés à l’Âme.

(Brihad-Aranyaka Upanishad)

Aussi menu qu’un fragment de millet est ce personnage fait d’or qui habite le fort intérieur.

Il resplendit comme un feu sans fumée ; il est plus grand que le Ciel, plus grand que l’espace, plus grand que la Terre, plus grand que tous les êtres.

Il est l’Âme du souffle vital, il est mon Âme ; à ma mort c’est cette âme que je rejoindrai.

(Shatapatha-Brâhmana)

Les actes n’affectent pas l’essence de ton être.

(Ishâ Upanishad)

Et celui qui discerne que tous les êtres sont dans l’Âme et que l’Ame est dans tous les êtres, celui-là ne s’en détache plus.

Oui, s’il perçoit qu’en lui l’Âme est devenu tous les êtres, comment pourrait-il s’angoisser ? Et comment pourrait-il souffrir s’il discerne en lui l’Unité ?

(Ishâ Upanishad)

Celui qui perçoit que le corps est la seule cause par laquelle on déchoit, on doute, on verse dans l’erreur, s’en détache à jamais, s’éveille et s’établit fermement en lui-même !

(Prama-Hamsa Upanishad)

A propos du renonçant :
Le malheur ne l’agite pas,
le bonheur l’indiffère ;
pour lui, le laid, le beau sont identiques,
il ne hait point et il n’aime plus.

(Prama-Hamsa Upanishad)

Les six vertus : Paix du cœur, Maîtrise de soi, Arrêt des vains désirs, Patience, Concentration mentale, Confiance.

(Advaya-Târaka Upanishad)

Mais Gu c’est les ténèbres,
et Ru c’est la lumière
qui les repousse et les disperse,
ainsi le Guru vainc-t-il l’ignorance.

(Advaya-Târaka Upanishad)