Le bouddhisme est né en Inde, et s’est pendant une courte époque (notamment sous le règne de l’empereur Ashoka) fortement développé, avant de refluer. On ne s’étonnera donc pas qu’il y ait eu des ponts avec l’hindouisme. Ce dernier, dans plusieurs textes, inclut Bouddha comme étant un avatar de Vishnou.

Une famine sévissait sur la Terre, car six années durant, les pluies avaient été ténues. P1030027Brahmâ, le Dieu créateur, vint alors au roi Divodasa, et lui tint ce propos : « Tous les autres rois sont mauvais, et les dieux refusent de faire pleuvoir si tu n’accepte pas de prendre le pouvoir ». Celui-ci accepta à condition d’être soutenu des dieux, mais aussi en se faisant promettre que ceux-ci quitteraient la Terre, pour qu’il n’ait aucun rival.

Brahmâ ayant réussit à convaincre Shiva, le Dieu destructeur, de quitter Bénarès – son lieu de villégiature favoris, Divodasa en fit sa capitale, et y régna paisiblement pendant 8000 ans. Mais les dieux devinrent jaloux, en particulier Shiva, d’autant plus que chaque espion qu’ils envoyaient sur Terre s’y sentait si heureux qu’il n’en revenait plus.

Vishnou, le Dieu qui préserve le monde,  se rendit alors à Dharmakshetra, au nord de Bénarès, et y pris la forme de Bouddha, tandis sa femme Lakshmi prenait la forme d’une de ses adeptes, et que Garuda, sa monture céleste se transformait en étudiant.

Vishnou, en tant que Bouddha, enseigna que l’univers était sans créateur, et qu’il était donc faux de dire qu’il n’y avait qu’un seul être suprême car Brahmâ, Vishnou et Shiva ne sont que les noms d’êtres communs.
Il expliqua que la mort n’était qu’un sommeil paisible, et ne devait donc être crainte. Puis il ajouta que « nous devrions protéger la vie d’un autre comme la notre : le plaisir est le seul paradis, la souffrance le seul enfer, et la libération de l’ignorance la seule béatitude ».

Garuda, en tant que son disciple Panyakirti, propageait son ensignement à travers la ville, tandis que Lakshmi apprenait aux femmes qu’il faut « placer toute sa joie dans les plaisirs sensuels ; puisque le corps doit se dégrader, profitons-en avant qu’il ne devienne poussière. La distinction des caste est vaine et imaginaire ».

P1020989La propagation d’une telle doctrine découragea Divodasa, le poussant à renoncer à son trône. Alors que Vishnou lui apparaissait sous la forme d’un Brahman, Divodasa lui avoua son intention, motivée par la souffrance des hommes vertueux. Vishnou lui dit alors qu’il avait été imprudent en chassant Shiva de Bénarès, et qu’il devait effectuer un grand sacrifice pour ce Dieu.

Suivant son conseil, Divodasa intronisa son fils,  vénéra le Linga (emblème de Shiva), et fut conduit au paradis de Shiva. La croyance populaire est qu’à la suite de cela, Vishnou disparut dans un puits à Gya et ne pu donc arrêter la diffusion de sa religion hérétique.

Je trouve pour ma part qu’il est intéressant de voir que l’Hindouisme ait essayé de récupérer le Bouddhisme en l’incluant comme une péripétie de ses textes sacrés. Dans la version que j’ai donné ci-dessus, tirée de Hindu Mythology par W.J. Wilkins, les bouddhistes sont clairement désignés comme des démons qui enseignent des doctrines faussent, propres à heurter les hommes vertueux. Dans d’autres version, le bouddhisme est présenté comme une dérive de l’hindouisme qui aurait eu son heure de gloire…

Toujours est-il que le bouddhisme qui fut au 3è siècle avant JC dominant, au moins dans l’Inde du Nord, a aujourd’hui pratiquement disparu de son pays d’oirgine. Les seules poches de résistances sont les contreforts de l’Himalaya (où réside le Dalaï-Lama). Ainsi au Ladakh, je ne crois pas avoir vu un seul hindou, la population se partageant entre Islam et Bouddhisme.