Pondichéry
Le territoire de Pondichéry (voir carte) ne fut totalement rendu à l’Inde qu’en 1962 et ça se sent ! Il reste encore une présence française : un lycée, un consulat, l’alliance française, un journal en français, des croissants au coin des rues…
Pondichéry est particulièrement étrange à cause de cette ligne de démarcation, matérialisée par un petit ruisseau, qui sépare la ville blanche, au larges rues, calmes, bordées de maisons coloniales de la ville noire, autrefois assignée aux indigènes, grouillante de vie.
On m’avait prévenu, Pondy n’est pas une ville dans laquelle regorgent les monuments historiques à visiter, c’est plutôt de l’ambiance qu’il faut s’imprégner : d’un côté les imposantes cathédrales où se font entendre les chants enjoué des chrétiens-indiens, de l’autre le marché aux ruelles sinueuses, dense, et fatiguant… mais qu’importe, puisqu’on peut ensuite se poser le long de la « promenade » du bord de mer !
C’est d’ailleurs là que Mélanie (de l’ENS Cachan, qui vient d’arriver pour étudier cinq mois durant au département d’instrumentation) et moi avons fait un rencontre étrange. Deviendra est un intouchable, originaire du Rajasthan. Après un certain nombre d’épisodes rocambolesques, il est venu à Pondy pour apprendre la langue de Molière auprès de l’Alliance Française, dans l’espoir de devenir guide touristique chez lui. Pour progresser, il aborde tous les soir des français sur le bord de mer pour leur parler, et s’entraîner !
Un homme très intéressant, et manifestement engagé pour la cause des intouchables. Il reste pudique sur cette partie de sa vie, mais explique qu’il en a souffert, que le système de caste est maintenant presque invisible dans les grandes villes, mais qu’il suffit de s’en éloigner de quelques kilomètre pour qu’il refasse surface… Il affirme de plus que le problème des castes ne peut pas être réglé tant que celui du mariage arrangé ne l’est pas.
Auroville, Sri Aurobindo et La Mère
Je ne prétendrai pas ici faire une biographie de Sri Aurobindo, mais il est tout de même important de savoir que ce partisan de l’indépendance à fui à Pondichéry pour échapper aux répressions britanniques. Arrivé là, il a entamé une réflexion spirituelle, et à fondé un Ashram (communauté auto-suffisante).
Dans sa tâche, il fut épaulé par une française, connue sous le nom de La Mère, qui reprit la direction de l’ashram après sa mort. Aujourd’hui, l’ashram, en plein coeur de Pondichéry, est un lieu de silence (vous n’imaginez pas la signification de ce mot en Inde !) où les disciples se recueil sur les tombes de Sri Aurobindo et La Mère.
Cette dernière, à l’âge de 93 ans, a présidé à la création d’Auroville, cité utopique prévue pour accueillir 50 000 habitants de tous les pays du monde. Auroville est un lieu qui n’appartient à personne en particulier, mais qui est la propriété de l’humanité. En son centre se trouve le Matrimandir, littéralement temple de la mère, impressionnante boule dorée, contenant en son centre une simple boule de cristal, invitation à la méditation.
Aujourd’hui Auroville compte 1800 habitants de 40 nationalités, mais c’est surtout un lieu touristique… cependant les habitants se protègent, c’est pourquoi seule une petite partie de la ville est accessible au visiteurs de passage.
Cuddalore
Sur les traces du livre Kathakali, j’ai proposé une descente sur Cuddalore. Bien nous en a pris ! A 22 km au sud de Pondy, cette petite ville est tout sauf touristique. On y trouve en particulier un joli marché, mais surtout un immense temple dédié à Shiva. Coup de chance, nous sommes arrivé en plein office ! Pas de photos, bien sûr, mais des images gravées dans nos esprits !
Quelle bonne idée que de nous faire découvrir chaque week-end une région de l’Inde et te laisser guider par ton intuition, sortir des sentiers battus, le temple dédiée à Shiva est superbe et les rues adjacentes colorées, l’Inde telle qu’on l’aime et dont je me souviens…. et je te remercie pour ces paniers fleuris qui me vont droit au coeur ! Peu à peu tu te plonges dans ce pays, avec ses injustices et batailles à livrer, bonne semaine à Bangalore et bons baisers de Paris où le ciel est loin d’être bleu comme chez toi
Passionnante et sensible cette rencontre avec le guide en devenir qui permet de mesurer de façon concrète certaines évolutions/non-evolutions du pays ! C’est un portrait attachant.
Sri Aurobindo est donc toujours « présent ».Sa réputation,son influence ont largement déborde les frontières de l’Inde .Je ne me souvenais pas de l’existence de cette » ville-nouvelle-de la méditation » ! C’est également très intéressant de voir a la fois qu’elle ne s’est pas développée mais qu’elle existe toujours.
Humer tes parfums de l’Inde c’est un Bonheur et toi en indien seulement après 24 jours est un avant-goût de l’a venir…
Je ne pouvais rêver plus étonnant voyageur que toi, cher Adrien, pour marcher dans les pas de mes personnages. En écrivant Kãtãkãli, j’avais en tête aussi le rêve que des lecteurs recréent en marchant sur les traces de Lala , Shandigar, Tim et Allan , l’atmosphère, le parfum, les couleurs et la multitude de cettte Inde là, celle de Sri Aurobindo et de Mère, celle de ces Intouchables au coeur pûr, de ce pays de violence et de beauté, de fulgurances et de lumière. Merci d’être ce voyageur là….
Sarah
C’est plutôt à moi de te remercier de m’avoir décrit le chemin à suivre pour faire ces fabuleuses découvertes !
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