Ce dimanche, j’ai décide de suivre l’itinéraire du Guide Bleu (que je recommande un fois de plus) et de faire les petits villages qui séparent Trichy de Madurai.

Narttamalai

C’est le premier de la liste, mais également mon préféré ! Un bus part de Trichy et rejoins ce petit village en un peu plus d’une heure (40km). Une fois arrivé dans le village, personne ne parle anglais et je galère pas mal pour me faire indiquer la direction de temple.

Stock de paille, Narttamalai

Une petite marche de 20min en direction de l’ouest me fait traverser la vie rurale de l’Inde : des petites maisons en ciment ou carrément en matière végétale (feuille tressées). D’un côté, les femmes font de la vannerie tandis que de l’autre les hommes taillent des blocs de pierre. A côté de leur petit maillet, les outils d’Obélix me semblent modernes !

Vannerie, Narttamalai

Que les enfants viennent en riant me demander un photo, c’est classique, mais que les adultes viennent aussi regarder la photo, et s’esclaffent en la voyant c’est beaucoup plus rare ! La marche se finit sous l’oeil placide des chèvres, à l’orée d’un petit étang.

Le temple de Narttamalai

Un colline se dresse avec sur son flanc un petit temple vieux de 1200 ans et complètement abandonné. Celui-ci est joli, et j’aime mieux encore les frises qui bordent deux cavités creusées à même la roche qui lui fait face, mais la vrai beauté du lieu, c’est la nature.

Vue depuis le temple

On peut s’asseoir tranquillement, respirer un grand bol d’air frais, et écouter les oiseaux chanter en regardant le petit lac en contre-bas. Que demander de plus ?

Yalis (lions mythiques) sur la frise du temple de Narttamalai

Sittanavasal

De Nartaamalai à Sittanavasal, il n’y a pas de bus, il faut donc casquer pour un rickshaw, et quinze kilomètres de route cahoteuse dans une campagne déserte. Mais finalement, le site (paumé dans la campagne à l’exception d’un parc à jouer pour enfant, est peut-être plus intéressant que le sanctuaire.

Maisons traditionnelles

Située à flanc de montagne, une petite grotte contient quelques statues Jaïn et de jolies peintures. Le gardien insiste pour que le paie 100 roupies l’entrée dans cette pièce minuscule puis finit par accepter que le me tienne sur le pas de la porte, ce qui suffit largement.

Vue de Sittanavasal

Un peu plus loin, un itinéraire grimpe sur une colline, vers un lieu de méditation. Franchement, sittanavasal vous fait faire un détour compliqué pour peu de choses… A votre place, je sauterai l’étape.

Pudukkottai

Arrivé par bus de Sittanavasal, je venais voir dans cette ville de campagne un temple batti sur des sanctuaire rupestre, malheureusement, je suis arrivé après l’heure fatidique… (beaucoup de temples sont fermés entre 12h et 16h…)

Tirumayam

A une vingtaine de kilomètres, parcourus en bus, de Pudukkottai, ce gros village abrite un vestige  de fort. Les murs tiennent encore vaillamment debout, mais rien ne reste à l’intérieur. C’est une halte sympathique, mais sans grande envergure.

Le fort de Tirumayam

Chettinad

Rappelez-vous du XIXè siècle, ou même du début du XXè siècle : l’empire britannique s’étend sur presque toute l’Asie, en particulier sur l’Inde et la Birmanie dont le dernier roi est exilé près de Mangalore (sur la côte ouest de l’Inde).

Maison à Chettinad

Le bois birman, le fameux teck, est alors un produit de luxe dont le commerce est florissant. A travers toute l’Asie on recherche de la main d’œuvre pour travailler sur les exploitations de teck, mais aussi celles de caoutchouc en Malaisie ou encore pour travailler en Afrique du Sud.

Pilier en teck à l’intérieur d’une maison, Kanadukathan

Les exploitants envoient des commis dans les régions pauvres, tel que le Tamil Nadu. Ceux-ci font miroiter des bons revenus aux paysans dans la misère et les envoient sous contrat travailler dans ces pays lointains. Gandhi s’est battu notamment en Afrique du sud contre cette nouvelle forme d’esclavage. Si vous vous intéressez à la question je vous conseil le roman « The Glass Palace » écrit par Amitav Gosh.

coure centrale d’une habitation

Mais certains commerçant du Tamil Nadu ont aussi profité de ce système pour y batire des fortunes. C’est le cas des Chettiars qui fondèrent 96 villages dans la région, et en particulier Kanadukathan (demander Chettinad au bus partant du village précédant). le village abrite des rues larges en harmonies avec les grandes et riches demeures.

Au dessus d’un portail…

Mais il y a belle lurette que toute richesse a abandonné les lieux, si bien qu’on a l’impression de se promener dans une ville fantôme, dont la gloire passée a laissé ses vestiges délaissés..