Ce week-end je suis parti pour un road-trip dans les collines du Tamil Nadu. Le voyage s’est fait en compagnie de deux indiens : Shilpi (à ma gauche sur la photo) et Gorav (tout à gauche), ainsi que d’Audrey (à droite) qui est française et fait une thèse de biologie au IISc.

Shilpi a 25 et travail au service commercial d’une grosse boite.
C’est probablement l’indienne la plus occidentalisée que j’ai rencontré jusqu’alors ; en tour cas la seule qui ponctue ses phrases de « fuck, man » à l’américaine. Le point moins positif, c’est qu’elle a été éduquée en princesse, donnant des ordres, habituée à être obéi. Cela tombe bien, Gorav est militaire et les exécute avec patience… C’est lui qui tout au long du week-end s’est chargé de l’organisation !

Nous sommes donc parti jeudi soir de Bangalore (le vendredi saint est férié), dans une voiture, louée, avec son chauffeur Chandu, pour le week-end, afin d’arriver au petit matin dans le parc naturel de Bandipur. C’est effectivement au levé du soleil que les animaux sont les plus visibles. Nous avons eu la chance de croiser de nombreux troupeaux de biches, des paons, des langurs – ces singes élégants, au pelage argenté – ainsi que trois éléphants.

Nous avons alors continué notre chemin vers les Nilgiri, jusqu’à Ooty (ou j’étais déjà passé il y a un mois). Cependant, en ce long week-end, les stations de montagnes sont prises d’assaut par les habitants des grandes villes, cherchant pendant quelques jours à goûter la fraîcheur de ces lieux. Faute de trouver à nous loger à Ooty, nous sommes descendu à Coonoor, une station proche mais moins touristique. Les abords en sont agréables, et les paysages de champs de thé toujours aussi fascinants.

Le soir venu, nous voulions une bouteille de vin pour accompagner le dîner. Mais où trouver ce rare nectar dans une petite ville ? Vous me direz qu’il existe bien quelques « liquor shop » crasseux qui proposent des breuvages locaux éponymes. Mais je vous les déconseille !  Eh bien c’est dans la caserne de l’armée, à la cantine des officiers que l’on peut obtenir du vin importé facilement et à bon prix… qui l’eut cru ?

Finalement la meilleure partie du passage à Coonoor, c’est la descente sur le flanc sud, en voiture. Les collines s’y font abruptes, et les champs de thés laissent la place à une végétation dense, des bouquets d’arbres qui se dessinent à travers les brumes. Pour ceux qui l’ont vu, ce paysage me fait incroyablement penser à la scène d’exposition de Aguirre, la colère de Dieu (de Werner Herzog, avec Klaus Kinski) tournée aux alentours de Machu Pichu. Avec en bonus, au détour du chemin un arbre en fleur entièrement jaune, ou entièrement rouge, apportant d’étrange tâches de couleurs au milieu de cette marée verte.

Une fois descendu des collines, nous atteignons les plaines du Tamil Nadu, une vraie fournaise en plein après midi. On regrette déjà d’avoir quitté les doux 20°C des Nilgiris…. Mais ce n’est que pour mieux les retrouver à Kodaikanal…

P.S : Durant tout ce voyage j’ai eu grand mal à prendre des photos rendant vraiment compte de la beauté des paysages… peut-être manqué-je de connaissance technique sur la prise de photos, peut-être simplement l’appareil n’est-il pas capable de saisir ce que l’oeil capte… Quoiqu’il en soit, il faut bien qu’il y ait un avantage à être allé sur place plutôt qu’à en regarder des photos :p