C’était vraiment parfait comme dernier voyage avant de rentrer : en France : Du  Soleil, de la mer, de la campagne, du dépaysement, de la ferveur religieuse, bref tout ce qui fait le sel de l’Inde…

Depuis Bangalore, il m’a fallu 10h de train (à destination de Madurai) puis 4h de Bus pour atteindre cette grande île appelée Rameshwaram et qui se jette depuis le Tamil Nadu vers le Sri Lanka (Depuis la pointe, seuls 33km séparent les deux pays). La visite se mérite, mais pour moi elle en valait la peine !

Fidèles bénis à coup de sceau à Rameshwaram

Fidèles bénis à coup de sceau à Rameshwaram

La ville centrale n’a rien de magnifique, si ce n’est les dizaines d’échoppes de vendeurs de coquillages (d’abat-jours en coquillages, de sculptures en coquillages, etc…) qui se succèdent. Le grand temple de Rama, au centre de la ville ne recèle pas de sculpture valant le détour, mais la particularité des lieux, c’est que les fidèles sont bénis à coup de seau d’eau (croupie).

On voit donc des personnes de tout âge parcourir les allées du temple pour passer aux vingt-deux points sacrés où ils vont recevoir à chaque fois trois sceaux d’eau en plein dans le pif. Non seulement ils sont volontaires, mais en plus ils chantent « Om Shiva Om » pour agrémenter la ballade. Moi je regarde en rigolant.

Petite maison typique du coin...

Petite maison typique du coin…

Plus tard dans l’après-midi, je suis parti me balader, passant d’abord près du Teethram d’Agni, endroit du bord de mer où les fidèles vont se baigner en priant, puis allant plus au nord de l’île voir un temple sensé contenir la trace de pied de Rama. Mais le plus sympa, c’était ensuite de se balader dans la campagne avoisinante : ses coins perdus, ses cheveux en liberté, ses maisons en palmier tressé… Aïe un petit coup de soleil sur le nez !

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Le clou du spectacle fut pour le dimanche : je me suis levé tôt pour regarder le levé de soleil sur le port et partir marcher en direction du Sri Lanka. On parle souvent des plages de Goa, mais ce n’est rien à côté des beautés désertes de Rameshwaram !

Rameshwaram au point du jour...

Rameshwaram au point du jour…

Imaginez près de vingt kilomètres de sable, de chaque côté de la pointe, avec seulement quelques pêcheurs de temps à autre pour vous dire bonjour ! Le seul point négatif c’est qu’un côté est très fourni en méduses (qui piquent selon les pêcheurs) et c’est dommage car la mer était d’huile et parfaitement transparente sur une plage parfaitement propre…

Les pêcheurs au petit matin

Les pêcheurs au petit matin

De l’autre côté pas de méduses en vue, mais une eau bien plus tumultueuse, on peut donc se baigner mais pas nager. Pour cela il faut attendre d’avoir atteint la pointe extrême (qui attire les touristes, et si vous faites la ballade a pied, c’est bien le seul endroit où vous ne serez pas seul…

En chemin on croise les décombres d’un village qui fut rasé par un Tsunami en 1964 et sur lequel a maintenant poussé un village en palmier tressé et quelques échauguettes pour touristes.

Pêcheurs draguant un bâteau

Pêcheurs draguant un bâteau

Bref, j’ai marché de 6h du matin à 11h30 au bord de l’eau pour atteindre la pointe… C’est magnifique, et croyez le ou non, on voit du sable au loin… Est-ce déjà le Sri Lanka ? En tout cas, c’est ici que selon le Ramayana, Rama fit construire un pont pour que son armée de singes et d’ours parte à l’assaut du Démon Ravana, roi de Lanka. Et selon les découvertes modernes, un banc de sable peu profond aurait effectivement pu permettre la traversée….

Sur le toit d'un camion

Sur le toit d’un camion

Pour couronner le tout, j’ai pu assouvir deux de mes fantasmes : sauter dans un transport en marche (à l’arrière d’un camion pour le dernier kilomètre menant à la pointe), et voyager sur le toit (d’un camion, sur le chemin du retour). Aïe, mon nez sent la friture… mais ça en valait la peine !