Le Mahâbhârata, qui est la grande épopée indienne, décrit le combat sans merci que se livrèrent les deux branches des Bharata, les Kaurava et les Pandava, pour le trône de la dynastie lunaire. Les seconds sont aidés par Krishna, incarnation de Vishnu, qui énoncera juste avant l’ultime bataille la Bhagavad Gîta, pierre angulaire de la spiritualité indienne. Dans cette Iliade indienne où les démons affrontent des armes divines, les thèmes de la vie et de la mort, de la vertu et du destin, de la force et du droit sont traités sous l’angle narratif. Serge Demetrian, qui connaît parfaitement les différentes versions du texte original, a vécu plus de vingt-six ans en Inde. S’inspirant des conteurs traditionnels de l’Inde du Sud, il nous offre une version inédite du Mahâbhârata, qui nous transporte au cœur de l’âme indienne.

Très beau récit au parfums de l’Illyade et de l’Odyssée mais avec la touche indienne !

Sauver son bien le plus précieux, son âme, est le devoir suprême de l’homme.

Incroyance, mensonge, intolérance, négligence, temporisation, mépris pour le conseil du sage, dictature, agitation abandon aux conseils des fourbes, absence de volonté, paresse, divulgation des plans secrets, refus d’agir en vue du bien commun, décisions prises à la hâte, tels sont les quatorze vices du roi.

Les six grands ennemis de l’homme : l’indolence, la peur, la colère, la faiblesse, la cruauté, l’irrésolution.

Le légiste qui se tait, est souillé d’un demi-mensonge. Et si, sachant la vérité, il donne un avis ambigu, il n’est autre qu’un menteur.

Le désir provoque les maux de l’esprit;
C’est le désir qui rend l’homme misérable.

Origine de la misère et de la peur,
Le désir conduit à l’attachement :
Par lui, on s’accroche au monde.

Qui convoite les richesses terrestres
Ne gagne que souffrance ;
Plus vaste est la possession,
Plus encore croit le désir.

Le pardon est mérite dans le passé et l’avenir
Le pardon est la racine de l’existence du monde
Le pardon est la force du fort
Le pardon est le sacrifice et le contrôle de la pensée
Le pardon est la vérité de l’homme honnête

Les quatre buts de la vie : le Plaisir, la Richesse, la Vertu et la Délivrance finale

Jouir d’une faveur, posséder l’autorité suprême, devenir père d’un fils, sont les grandes joies humaines. Mais tirer un ennemi d’une fâcheuse posture est encore plus beau.

Seules les victoires dans la paix sont durables. Les succès obtenus par la guerre sont semeur de désastres.

Et même si tu pensais, selon l’opinion commune, que l’esprit naît au moment où l’enfant vient au monde et meurt à l’instant du décès, même dans ce cas il ne faudrait pas t’affliger. Ce qui prend naissance est voué à la mort, ce qui meurt est promis à naître. Pourquoi dès lors t’attrister devant l’inéluctable ?

Agis donc sans être lié, c’est-à-dire en renonçant aux fruits de tes actes. […] L’ignorant attend toujours le fruit de ses actions. Il pense : « je fais ceci, la récompense m’en revient ». Tandis que le sage agit sans aucun attachement, animé du seul désir, naturel, de protéger les êtres.

Celui qui ne hait nul être,
Qui se conduit en ami et compatit
Aux souffrances de tout ce qui vit,
Libre d’attachement et d’égoïsme,

Celui pour qui douleur et plaisir sont égaux,
Celui qui supporte la vie avec patience,
Celui qui garde l’esprit en paix,
Et qui se maîtrise lui-même,
[…]
Celui-là je l’aime.